Avez-vous compris TOUTES les références de la cérémonie d’ouverture des JO ?

Avez-vous compris TOUTES les références de la cérémonie d’ouverture des JO ?

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Au moment de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris, qui promet d’être un événement inédit au cœur de Paris, je vous propose de revenir sur les symboles et références de  la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Extraordinaire, scandaleuse, osée, magnifique, les avis sont partagés et on en parle encore !

Le site internet BeauxArts a donné quelques explications sur les références des œuvres artistiques notamment sur ce banquet des dieux qui a fait tant polémique avec le dieu du vin : « Bacchus » représenté par Philippe Katherine bedonnant et peint en bleu. La chanson interpétée n’était certes pas du meilleur goût mais finalement cette image d’homme bon-vivant appréciant le vin et les bonnes choses n’est-il pas caractéristique d’un certain art de vivre français ?

Les  Drag Queens, provocatrices,  présentes dans ce banquet montrant la diversité des genres: l’homme, la femme se confondent. Rappelons aussi que les traits féminins chez les hommes de l’Antiquité étaient fréquents. Peut-être est-ce aussi un clin d’oeil à accepter la diversité dans tous ces états ?

Quel était cet homme à capuche dont on ne voyait pas le visage, traversant le Louvre et nous faisant visiter par la même occasion les grandes œuvres de ce musée ?  Ce personnage est une référence à un jeu vidéo : Assassin’s Creed crée par la société française Ubisoft, avec plus de 140 millions d’exemplaires vendus dans le monde, c’est un des grands succès de cette entreprise. Un des jeux se passe au Moyen-Âge, où les créateurs ont travaillé pendant plus de 5 ans pour reconstituer  le Paris de cette époque et notamment Notre Dame de Paris à tel point qu’en France de nombreux professeurs d’histoire utilisent ce jeu lorsqu’ils étudient le Moyen-Âge dans leur cours.

Pourquoi voit-on les minions voler la Joconde ? Les minions sont une réalisation française. En effet, Pierre Coffin leur a donné leur forme, leur langage et leur voix. Ce passage fait référence au vol de la Joconde de 1911 qui avait émeut toute la France. Le voleur avait tout simplement découpé la toile et l’avait emportée sous son manteau puis l’avait cachée sous son lit. La Joconde n’a été retrouvée que 2 ans après.

Marie-Antoinette décapitée : culte du gore ? Comme le souligne le site BeauxArts, au 15ème siècle on représentait ces saints catholiques, martyrs de l’Antiquité, dont on avait coupé la tête, par une statue décapitée avec la tête dans les bras (saints céphalophores). Représentée la reine Marie-Antoinette ainsi, est sûrement une façon de la considérer comme une victime innocente. Les rubans rouges faisant allusion au sang versé pendant la révolution. Cette scène osée se déroulant à la Conciergerie : lieu où la reine fut emprisonnée avant sa mort, est une première où la violence de l’évenement est relaté par ce tableau sanglant et accentué par la musique du groupe métal Gojira. Ce groupe fait partie des 10 artistes français qui vendent le plus de disques aux États-Unis.

Paris compte 260 statues d’hommes et seulement 40 de femmes. Un déséquilibre criant ! C’est pourquoi les JO ont rendu hommage à 10 figures féminines importantes de l’histoire française en érigeant 10 statues de femmes. Qui sont-elles ?

·        Christine de Pizan (1364-1430) : Philosophe et poétesse, remarquée pour son érudition, elle est considérée comme la première femme en Europe à vivre de ses ouvrages littéraires.

·        Jeanne Barret (1740-1807) : Exploratrice et botaniste. Elle fut la première femme à faire le tour du monde et à contribuer à l’identification de nombreuses plantes.

  • Olympe de Gouges (1748-1793) : Femme de lettres et femme politique, pionnière du féminisme en France et rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. 

  • Louise Michel (1830-1905) : Institutrice, écrivaine et militante anarchiste, symbole féministe de la Commune de Paris.

  • Alice Guy (1873-1968) : Réalisatrice, scénariste et productrice de cinéma. Elle est la première réalisatrice de films de l'histoire du cinéma et l'autrice d'un des tout premiers films de fiction.

  • Alice Milliat (1884-1957) : Nageuse, hockeyeuse et rameuse, elle a largement œuvré pour la reconnaissance du sport féminin au niveau international.

  • Paulette Nardal (1896-1985) : Femme de lettres et journaliste, militante pour la cause noire, elle est l'une des inspirations pour le mouvement de la négritude. Elle fut également la première femme noire à étudier à l'université de la Sorbonne dès 1920.
     
  • Simone de Beauvoir (1908-1986) : Femme de lettres, autrice du Deuxième Sexe est considérée comme une théoricienne importante du féminisme et de la libération des femmes dans les années 1970.

  • Simone Veil (1927-2017) : Magistrate et femme d'Etat. Rescapée d'Auschwitz, elle fut notamment nommée Ministre de la Santé et elle a obtenu la dépénalisation de l'IVG. Elle a longtemps lutté contre les discriminations des femmes en France.

  • Gisèle Halimi (1927-2020) : Avocate, militante féministe et femme politique engagée contre les crimes de guerre et le colonialisme et pour les droits des femmes. Elle a (entre autres) défendu les militants pour l'indépendance de l'Algérie, les femmes accusées d'avortements illégaux et a contribué à l'adoption d'une loi reconnaissant le viol comme un crime.

 

Une des scènes qui a marqué les esprits est aussi ce cheval articulé en métal galopant sur la Seine. Selon Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, ce cheval et ce cavalier représentent Sequana, déesse du fleuve et symbole de résisitance. Ce cheval a demandé plus d’une année de construction dans les ateliers de Nantes. En effet, c’est dans cette ville que toute une industrie s’est développée autour de la création de machines mécaniques. Vous pouvez ainsi monter sur un éléphant mécanique ou sur d’autres machines tout aussi inventives. Ces ateliers sont une référence à l’écrivain Jules Verne (né à Nantes en 1828) qui concevait des machines dans ses livres en s’appuyant sur les savoirs de l’époque.  Cette chevauchée est le symbole d’un savoir-faire artisanal à la française bien particulier !

Et pour finir la flamme s’envole dans un immense ballon. Celui-ci est un hommage au premier vol avec des hommes, organisé par les frères Montgolfier au jardin des Tuileries, le 21 novembre 1783. Depuis cette date, divers ballons ont pris leur envol dans les jardin des Tuilerie comme en 1946 où 7 ballons se sont envolés à l’occasion du deuxième congrès national de l’aviation française.

Avoir comme cadre la ville de Paris avec ses monuments demande une organisation incroyable qu’il faut souligner !

 

TRADUCTION :

Did you understand ALL the references in the Olympic opening ceremony?

As we approach the opening ceremony of the Paris Paralympic Games, which promises to be an unprecedented event in the heart of Paris, let’s take a moment to revisit the symbols and references from the Olympic Games’ opening ceremony. Extraordinary, scandalous, bold, magnificent—the opinions are divided, and people are still talking about it!

The BeauxArts website offered some explanations regarding the artistic references, particularly about the controversial banquet of the gods with Bacchus, the god of wine, portrayed by Philippe Katerine, who was chubby and painted blue. While the song performed wasn’t exactly in the best taste, isn’t this image of a jovial man enjoying wine and good things a characteristic of a certain French way of life?

The Drag Queens, provocatively present at the banquet, showcased the diversity of gender, blending man and woman. Let’s also remember that feminine traits in men were common in Antiquity. Perhaps this was also a nod to accepting diversity in all its forms?

Who was that hooded man whose face we couldn’t see, wandering through the Louvre and simultaneously giving us a tour of the museum’s great works? This character is a reference to a video game: Assassin’s Creed, created by the French company Ubisoft. With over 140 million copies sold worldwide, it is one of the company’s greatest successes. One of the games is set in the Middle Ages, where the creators spent more than five years reconstructing medieval Paris, particularly Notre Dame, so accurately that many history teachers in France use the game when teaching the Middle Ages in their classes.

Why do we see the Minions stealing the Mona Lisa? The Minions are a French creation. In fact, Pierre Coffin designed their form and gave them their voices. This scene references the theft of the Mona Lisa in 1911, which shocked all of France. The thief simply cut the canvas, hid it under his coat, and kept it under his bed. The painting wasn’t recovered until two years later.

Marie-Antoinette decapitated: a cult of gore? As BeauxArts points out, in the 15th century, Catholic saints who were martyred in Antiquity were often represented by decapitated statues holding their own heads (the cephalophore saints). Depicting Queen Marie-Antoinette in this way is surely an attempt to portray her as an innocent victim. The red ribbons allude to the bloodshed during the Revolution. This daring scene, which took place at the Conciergerie, where the queen was imprisoned before her death, is the first to so vividly recount the violence of the event through this bloody tableau, heightened by the music of the metal band Gojira. This band is one of the ten French artists who sell the most records in the United States.

Paris has 260 statues of men and only 40 of women—a glaring imbalance! This is why the Olympics paid tribute to ten important women in French history by erecting statues in their honor. Who are they?

  • Christine de Pizan (1364-1430): Philosopher and poet, known for her erudition, she is considered the first woman in Europe to make a living from her literary works.
  • Jeanne Barret (1740-1807): Explorer and botanist. She was the first woman to circumnavigate the globe and contributed to the identification of many plant species.
  • Olympe de Gouges (1748-1793): Writer and political activist, pioneer of feminism in France, and author of the Declaration of the Rights of Woman and the Female Citizen.
  • Louise Michel (1830-1905): Teacher, writer, and anarchist activist, a feminist symbol of the Paris Commune.
  • Alice Guy (1873-1968): Film director, screenwriter, and producer. She is the first female filmmaker in cinema history and the author of one of the earliest fiction films.
  • Alice Milliat (1884-1957): Swimmer, hockey player, and rower, she fought for the recognition of women’s sports on an international level.
  • Paulette Nardal (1896-1985): Writer and journalist, an advocate for black causes, and one of the inspirations for the Négritude movement. She was also the first black woman to study at the Sorbonne in 1920.
  • Simone de Beauvoir (1908-1986): Writer, author of The Second Sex, and a key feminist theorist who greatly influenced the women’s liberation movement of the 1970s.
  • Simone Veil (1927-2017): Magistrate and stateswoman. A survivor of Auschwitz, she was notably appointed Minister of Health and achieved the decriminalization of abortion. She long fought against discrimination against women in France.
  • Gisèle Halimi (1927-2020): Lawyer, feminist activist, and politician. She fought against war crimes and colonialism and advocated for women’s rights. She defended those accused of illegal abortions and helped pass a law recognizing rape as a crime.

One of the most memorable scenes was the metal horse galloping along the Seine. According to Thomas Jolly, the artistic director of the opening ceremony, this horse and rider represent Sequana, goddess of the river and a symbol of resistance. The horse took more than a year to construct in workshops in Nantes, a city where an industry has developed around mechanical machines. Visitors can ride a mechanical elephant or other equally creative machines. These workshops are a nod to writer Jules Verne (born in Nantes in 1828), who imagined machines in his books based on the knowledge of his time. This ride symbolizes a unique French savoir-faire!

Finally, the Olympic flame took flight in an immense balloon. This was a tribute to the first human flight, organized by the Montgolfier brothers at the Tuileries Garden on November 21, 1783. Since then, various balloons have taken off from the Tuileries, such as in 1946, when seven balloons were launched to celebrate the second national congress of French aviation.

Let’s not forget that staging such an event in the city of Paris, with all its monuments, requires incredible organization that deserves recognition!